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Stéphane Bern dénonce « le mensonge » des éoliennes

2 juin 2021

Stéphane Bern dénonce « le mensonge » des éoliennes et obtient un large soutien à droite

Le 01/06/2021

https://www.bfmtv.com/environnement/stephane-bern-denonce-le-mensonge-des-eoliennes-et-obtient-un-large-soutien-a-droite_AN-202106010161.html

 

Stéphane Bern a publié dimanche sur le site du Figaro une tribune très offensive à l’adresse de la ministre de la Transition écologique. L’animateur de télévision y critique l’implantation d’éoliennes en France et s’alarme de l’augmentation de leur effectif. Il a trouvé un écho à la droite de l’échiquier politique, ainsi qu’au Rassemblement national.

 

Ce ne sont plus les casquettes qui manquent à Stéphane Bern. L’animateur télé, radio et chroniqueur est chargé depuis 2017, et sur décision du président de la République, de la mission « Patrimoine en péril« . Si on sait que le personnage public n’a jamais hésité à prêter sa voix aux vieilles pierres, il investit désormais d’autres terrains: celui de la ruralité, du patrimoine naturel et de l’écologie. En effet, dimanche dernier, il a publié sur le site du Figaro Vox une véhémente tribune dont le titre révèle la teneur: « Madame Pompili (Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, NDLR), les éoliennes sont une négation de l’écologie! »

 

La diatribe de Stéphane Bern vise donc l’installation des éoliennes dans le paysage français, comme dans son espace maritime, et dénonce l’augmentation du nombre de leurs installations. Il y voit « mensonge », « ruine de la biodiversité », « chantage aux ruraux ». Son manifeste a été largement soutenu à la droite et à l’extrême droite de la classe politique.

 

Bern fait un procès en tartufferie à Pompili

Stéphane Bern appelle d’abord défenseurs du patrimoine et citoyens soucieux de l’écologie à cesser de se regarder en chiens de faïence: « Ils devraient pourtant se retrouver autour d’un combat commun, contre la véritable calamité écologique que constitue l’implantation abusive et anarchique des éoliennes terrestres ou en mer ».

Puis partent les premières salves: « Il est grand temps de dénoncer cette supercherie. L’énergie éolienne n’est en rien écologique et renouvelable ». Qu’est-ce à dire?

 

Stéphane Bern explique aussitôt: « Elle pollue gravement la nature et détruit le patrimoine naturel et bâti de la France, ces sites remarquables de beauté et ces joyaux architecturaux dont nous sommes collectivement dépositaires et que les éoliennes défigurent ».

 

Il intente ensuite un procès en tartufferie à la ministre elle-même: « Mme Pompili contrevient à la loi écocide qu’elle fait voter en se rendant coupable de destruction d’un patrimoine naturel, d’atteintes à la biodiversité, d’artificialisation des sols et de soutien aux énergies fossiles… » Et il souligne que selon lui, la nuisance induite par le parc éolien n’est pas qu’esthétique: « Car, en fin de compte, les éoliennes fonctionnent seulement 25% du temps et nécessitent l’aide de centrales à charbon, qui rouvrent notamment en Allemagne. Quelle belle victoire! »

 

« Cadeau empoisonné » pour « drame écologique »

« Les pales des éoliennes sont fabriquées à partir de matériaux composites, mélanges de fibre de verre, de fibre de carbone, de résine polyester ou de résine époxy. Cette composition fait que ces pales ne sont pas recyclables, contraignant ainsi les exploitants à les enfouir lors du renouvellement ou du démantèlement d’éoliennes. C’est un cadeau empoisonné laissé aux générations futures », poursuit-il.

 

Il remarque encore: « Les matériaux qui composent la turbine des éoliennes viennent de Chine. Le socle, lui, est en béton armé pour maintenir le mât et assurer sa stabilité. »

Et selon la tribune, la faune paie elle aussi un lourd tribut au procédé: « Les éoliennes terrestres ou maritimes sont responsables d’un drame écologique en ruinant la biodiversité. La semaine dernière, un gypaète barbu, Angèle, réintroduit dans la Drôme, a été tué par une éolienne à Villeperdrix, sans que les écologistes ne s’en émeuvent. »

 

Colère de la ruralité

Et Stéphane Bern s’inquiète de la tendance en cours, qui devrait s’emballer: « 15 % la part de l’énergie éolienne dans la production d’électricité française en 2028. Cet objectif impliquerait l’augmentation du nombre d’éoliennes terrestres, passant de plus de 8000 éoliennes en 2019 à près de 15.000 en 2028 ».

Il trouve également des accents qui ne sont pas sans rappeler les griefs soulevés par les gilets jaunes, qui ont remis au centre du débat politique les préoccupations des zones rurales ou périurbaines en déclin.

 

« Vous n’entendez donc pas cette colère qui monte dans nos campagnes? » s’interroge Stéphane Bern qui se prévaut du soutien de « 500 maires réunis dans un collectif, Vent des maires » et assure que les Français « ne pourront accepter longtemps ce diktat éolien qui brasse du vent et ancre dans nos sols un véritable mensonge ».

 

Il attaque aussi la croissance du peloton d’éoliennes en France comme une manne financière suspecte: « Le développement de l’énergie éolienne est soutenu à coups de subventions européennes et de puissants lobbys industriels et financiers ». « Elle nourrit des promoteurs puissants qui se parent des habits de l’écologie pour faire de l’argent facilement sur le dos de nos concitoyens ruraux, souvent victimes de chantages odieux et de pressions intolérables », prolonge-t-il plus tard.

 

« C’est nos villages qu’on assassine »

Les arguments avancés par Stéphane Bern prêtent toutefois le flanc à la controverse et, avant même la parution de sa tribune, le ministère de la Transition écologique publiait d’ailleurs un « vrai/faux » sur le sujet, à même de livrer une vision différente de ces problématiques.

Il n’empêche que le texte de l’animateur suscite un vaste soutien. Ce mardi matin, Brigitte Pistre, maire de Frazé en Eure-et-Loire – qui a concouru à l’émission de Stéphane Bern Le village préféré des Français – a ainsi lancé sur BFMTV: « C’est nos villages qu’on assassine ». Elle a étendu son expérience à celle vécue par l’ensemble des élus:

 

« On s’est tous dit au départ: ‘C’est un symbole écologiste, ça va sauver la planète’, et puis on se renseigne car on voit qu’il y a un problème. Et ce qu’on découvre entre l’image et la réalité, c’est le jour et la nuit. » « Si on compare un mégawatt éolien et un mégawatt nucléaire on voit bien que l’éolien est beaucoup plus cher », a-t-elle livré à titre d’exemple.

« On va vers une fracture sociale terrible. les gens voient bien qu’on leur impose des éoliennes – les maires sont consultés mais on les met quand même en cas de désaccord, c’est le préfet qui prend la décision. Les gens à la campagne n’en peuvent plus », a-t-elle encore posé.

 

La droite de l’échiquier politique au diapason

Sur notre plateau, Julien Aubert, député LR élu dans le Vaucluse, qui a été rapporteur spécial du budget écologie, s’est dit pour sa part favorable à l’éolien flottant. « Je suis pour l’éolien offshore, le plus éloigné des côtes », a-t-il complété. Notant qu’il a goûté le texte de Stéphane Bern, il a dressé une rapide typologie des objections soulevées par les pales des éoliennes:

« Il y a dans les attaques une part qui a trait au subjectif: c’est pas beau. L’éolienne va capter l’attention au détriment de l’environnement. J’ai personnellement une critique économique: ça coûte cher. Ça a été prélevé par des taxes, ça a un tendance antisociale ».

 

C’est bien à droite, voire à l’extrême droite, que l’envolée du présentateur de Secrets d’Histoire a reçu l’écho le plus large, renvoyé parfois par des personnalités à l’ambition nationale. Ainsi, Xavier Bertrand, qui aimerait représenter la droite à la prochaine présidentielle, a commenté auprès du Figaro: « Tout est dit ». Marine Le Pen a épaulé: « Je partage en tout point le constat alarmiste de Stéphane Bern sur l’escroquerie des éoliennes ».

 

« Barbara Pompili, bientôt première victime de sa loi anti-écocides? La contestation monte partout contre le projet fou de couvrir nos terres et nos mers d’éoliennes, désastre écologique et énergétique. Merci Stéphane Bern pour ce nouveau cri du cœur », a suivi Jordan Bardella, vice-président du Rassemblement national, sur Twitter.